Page:Taine - Les Philosophes classiques du XIXe siècle en France, 1868.djvu/348

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sance de la rouille : dans tous ces cas, le premier fait étant donné, le second devient nécessaire, ce qu’on exprime en disant que le premier a la force de produire le second. La force n’est que la liaison ou dépendance du second vis-à-vis du premier, ou, si vous l’aimez mieux, la propriété qu’a le premier d’être nécessairement suivi du second. Il n’y a là non plus ni fluide, ni monade, ni mystère, mais un rapport.

Traduisez de même les autres expressions un peu compliquées ou vagues, en reproduisant les circonstances où elles peuvent naître. Vous trouverez qu’une fonction est un groupe de faits concourant à un effet unique, que la nature d’un être est le groupe des faits principaux et distinctifs qui le composent, qu’une loi est un couple formé de deux faits généraux, qu’un individu est un système distinct de faits dépendants les uns des autres, que la perfection ou l’imperfection d’un être consiste dans la complexité ou la simplicité des faits qui le constituent. Et partout, pour arriver à ces définitions, vous pratiquerez la même sorte d’analyse. Pour savoir ce qu’est une fonction, vous prendrez la digestion, qui en est une, puis la circulation, la respiration, la locomotion, qui en sont d’autres, et vous regarderez quelle circonstance commune fait jaillir dans tous ces cas distincts le mot fonction, Pour savoir ce qu’est une nature, vous prendrez