Page:Taine - Les Philosophes classiques du XIXe siècle en France, 1868.djvu/68

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pliner les esprits et abattre les sceptiques, il a mutilé la science et réfuté la vérité.

On vit un jour un cheval plein de feu, d’orgueil et de courage, le cœur aussi grand que la force, généreux, capable de durer et de s’user à la peine. Il y avait là un char abandonné par son attelage fatigué. Il s’y attacha et d’un élan l’emporta roulant et retentissant à travers les obstacles, par-dessus les corps de ses adversaires. Les spectateurs applaudirent, et il fut déclaré vainqueur.

Une heure après, regardant autour d’eux, ils aperçurent bien loin à l’horizon, la colonne sacrée, but de toutes les courses. Le noble animal lui avait tourné le dos.