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CHAPITRE III


M. MAINE DE BIRAN.


I


Pendant que M. Royer-Collard du haut de sa chaire dénonçait pour la première fois le danger des doctrines régnantes, un penseur solitaire, opiniâtrement absorbé dans la contemplation de lui-même, s’écartait peu à peu de la philosophie sensualiste par l’effort répété de son propre esprit. Quoiqu’il fût entré dans l’administration et les affaires, il avait toujours réservé à la psychologie une part de lui-même. « Il avait, dit-il lui-même, une pente naturelle vers les choses d’observation intérieure » … Il suivait « une lumière intérieure, un esprit de vérité qui luit