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Il ne falloit, répondit Malherbe, que la mettre un peu plus bas[1]. »

Quand il soupoit de jour, il faisoit fermer les fenêtres et allumer de la chandelle, autrement, disoit-il, c’étoit dîner deux fois[2].

Quelqu’un lui dit que M. Gaumin avoit trouvé le secret d’entendre la langue punique et qu’il y avoit fait le Pater noster : « Je m’en vais tout à cette heure vous en faire le Credo. » Et à l’instant il prononça une douzaine de mots barbares, et ajouta : « Je vous soutiens que voilà le Credo en langue punique. Qui est-ce qui me pourra dire le contraire ? »

Il avoit un frère aîné avec lequel il a toujours été en procès ; et comme quelqu’un lui disoit : « Des procès entre des personnes si proches ! Jésus, que cela est de mauvais exemple ! — Et avec qui voulez-vous donc que j’en aie ? avec les Turcs et les Moscovites ? je n’ai rien à partager avec eux[3]. »

On lui disoit qu’il n’avoit pas suivi dans un psaume le sens de David : « Je crois bien, dit-il, suis-je le valet de David ? J’ai bien fait parler le bon homme autrement qu’il n’avoit fait[4]. »

Un jour il dit des vers à Racan, et après il lui en demanda son avis. Racan s’en excusa, lui disant : « Je ne les ai pas bien entendus, vous en avez mangé la moitié. » Cela le piqua ; il répondit en colère :

  1. Dans le feu. (T.) — Cette anecdote ne se trouve pas dans Racan.
  2. Également omis par Racan.
  3. Avec qui voulez-vous donc que j’en aie ? Ce mot d’un si bon comique ne se trouve pas dans Racan, dont le récit est presque continuellement pâle et froid.
  4. Omis par Racan.