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Quand il eut fait cette chanson qui commence :

Cette Anne si belle, etc.[1],


qui est une chanson pitoyable, Bautru la retourna ainsi :

Ce divin Malherbe,
Cet esprit parfait,
Donnez-lui de l’herbe :
N’a-t-il pas bien fait ?

Pour s’excuser, il disoit tantôt qu’on l’avoit trop pressé, tantôt que c’étoit pour les empêcher de lui demander sans cesse des vers pour des récits de ballet ; puis, qu’il les falloit ainsi pour s’accommoder à l’air ; et il enrageoit de n’avoir pas une bonne raison à dire[2].

On a aussi retourné ces couplets où il y a à la reprise :

Cela se peut facilement,


et puis

Cela ne se peut nullement[3] ;


mais c’étoient des couplets que M. de Bellegarde avoit faits, et que Malherbe n’avoit fait que raccommoder. La

    posé quelques pièces latines qui lui avoient donné du renom. Elles furent rassemblées sous le titre de Carminum libri duo, quorum prior heroïcorum est, posterior elegiarum, 1654, in-8o.

  1. Poésies de Malherbe. Édition Barbou, 1764, pag. 216.
  2. Omis par Racan.
  3. Poésies de Malherbe ; Barbou, pag. 94.