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Un autre avocat, nommé Rosée, dit au président, qui lui disoit : « Rosée, il faudra répondre à tout cela. — Monsieur, la mèche est sur le serpentin. »

Cet homme a une maison à Vaugirard ; des dames y allèrent pour lui parler d’une affaire qui pressoit ; il en trouva une à sa fantaisie, et lui dit qu’elle avoit des yeux de velours et des joues de satin. Elles lui demandèrent pourquoi il ne faisoit pas faire des allées plus larges. Il leur répondit que c’étoit bien assez qu’on s’y pût promener trois. « Mais nous n’y pouvons passer deux de front. — Cela m’arrive tous les jours, reprit-il, car j’ai à ma main droite l’appelant, et à ma main gauche l’intimé[1]. »

M. Louët, depuis conseiller au parlement de Paris, étant lieutenant particulier à Angers, allant en habit décent recevoir le président Barillon, père du dernier mort, le trouva à sa fenêtre jouant du flageolet. Le président ne le voyant point, M. Louët quitte sa robe et se met à danser ; le président se retourne et lui demande ce que cela vouloit dire : « C’est, lui dit-il, monsieur, que je danse à la note qu’il vous plaît de me sonner. »




LE MARQUIS D’ASSIGNY[2].


Le marquis d’Assigny étoit frère de feu M. le duc de Brissac. C’étoit un Don Quichotte d’une nouvelle ma-

  1. Les sacs du procès. (T.)
  2. Charles de Cossé, marquis d’Acigné.