Page:Tamizey de Larroque - Deux testaments inédits : Alexandre Scot, Jean-Jacques Bouchard.djvu/11

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dni Jacoby Balby notarii, dni Thomae Ricardi etiam notarii, omnium habitatorum dictae Civitatis, declaravit dictam cartam pergameni fuisse per se ipsum propria manu scriptam, suscriptam et suo sigillo in quemque partibus posito sigillatam et clausam, et illam continere suam ultimam voluntatem et testamentum quod voluit valere de mellore modo quo valere possit sive ut testamentum, sive ut codicillum, sive ut donatio causa mortis, signatum jam dictis septem testibus et sigillis munitum, quas signaturas et quae septem sigilla petiit per dictos testes rocognoosci ad futuram rei memoriam, — prout ibidem idem omnes singuli testes subscriptiones suas et sigilla, medio juramento in manibus apostolici dni judicis recognoverunt, — de quibus omnibus et singulis dictus dnus Scot actum sibi super dicta carta fieri et decerni petiit, quec idem dnus judex decernit per me Dionys. Henricum Cartosi, notarium publicum apostolicum, habitatorem dictae civitatis Carpentoractensis. In quorum fidem jam dictus apostolicus judex et dni Carolus Salvatoris et de Fossa una cum notario nos subcripsimus. De Mathieux judex. Salvatoris, de Fossa, Cartosi[1].


II
Testament de Jean-Jacques Bouchard.


15 Augusti 1641. Romae in Palatio Cancellariae.

Ego Joannes Jacobus Buccardus G. P Joannis nob. Parisiensis[2]Catholicae Ecclesiae verus cultu, ultimum hoc meæ mentis Testimonium posteritati relinquendum censui. Eo ipso die quo animam efflavero, missarum centum sacra fieri volo[3], corpus meum ad carthusiam Romanam in aedem Sanctae Mariae Angelorum, sub ingressum arcus illius interioris qua ad aram maximam itur, condi volo cum marmoreo monumento in quo sit statua mea fabre facta a capite ad pectus, deinde subtus haec inscriptio[4]. En infra apponentur insigna mea, cum aliquibus ornamentis, et in eadem ecclesia singulo anno in perpetuum sacrum solenne anniversarium, cui Car-

  1. On ne peut préciser la date de la mort d’Alexandre Scot, ni l’âge qu’il avait lors de son décès. Dans les archives de Carpentras il manque un registre des décès de 1615 à 1619 inclusivement, et les registres des années suivantes ne contiennent aucune mention relative à Scot. Beaucoup de documents des archives municipales de la capitale du comtat venaissin périrent, le 22 novembre 1713, dans l’incendie de l’ancien hôtel de ville, lequel avait été le château des comtes de Toulouse.
  2. J.-J., Bouchard, en citant son noble père Jean, se souvient beaucoup plus du secrétaire du roi que de l’apothicaire. Voir Avertissement des Lettres inédites à Peiresc, p. III.
  3. Ces cent messes demandées par Bouchard pour le jour même de son décès prouvent que l’ancien libertin (on sait que c’était le nom des libres-penseurs du XVIIe siècle) ne mourut pas dans l’impénitence finale.
  4. L’inscription manque dans la copie, et c’est vraiment grand dommage, car on aimerait à savoir quels éloges se décernait le vaniteux Bouchard sur la table de marbre de son tombeau. Ce tombeau ne se retrouverait-il pas dans l’église de Sainte-Marie des Anges ? J’avais soumis cette question à un savant de Rome, dont la courtoisie et l’obligeance méritent de devenir célèbres, M. le marquis Gaetano Ferrajoli. Voici ce qu’il m’a fait l’honneur de me répondre : « Je suis bien sûr que le tombeau de ce fieffé coquin de Bouchard n’existe pas dans l’admirable église de Sainte-Marie-des-Anges et je doute fort, très fort, qu’il y ait jamais existé, car je n’en vois aucune mention dans des Itinéraires de Rome assez anciens que je viens de consulter. M. Vincenzo Forcella qui, dans son grand recueil des Inscriptions modernes de Rome, a donné bien des inscriptions qui ne se trouvent plus et qui sont tirées de vieux recueils manuscris ou imprimés, ne mentionne pas l’épitaphe de Bouchard. »