Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/140

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parler de mon beau-frère, et comme ses paroles me déplaisaient, j’allai me promener à quelque distance du camp.

Lorsque je crus les chefs de retour, je rentrai aussi, et à une expression d’intérêt bien visible dans la physionomie de tous ceux qui m’entouraient, je compris à l’instant même qu’il s’était passé quelque chose d’extraordinaire, Je me mis à chercher le jeune homme, car c’était sur son sort que je concevais des inquiétudes ; et, l’ayant trouvé sain et sauf, je revenais à ma place quand j’aperçus mon fusil neuf en éclats et en fragmens entre les mains d’un vieillard qui cherchait à le rajuster. Je n’eus pas de peine à comprendre la nature de l’accident qui venait de mettre mon fusil hors de service, au moment où il allait me devenir si nécessaire ; et, dans le premier moment d’irritation, saisissant le canon, je courus pour en frapper Wa-me-gon-a-biew ; mais Wa-ge-to-te s’interposa entre nous, quoiqu’il exprimât, comme tous les autres chefs, le plus grand mécontentement d’une pareille action.