Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/166

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entrèrent dans ma frêle embarcation ; l’eau gela sur les bords, et mes enfans mouillés eurent beaucoup à souffrir. J’étais, moi aussi, tellement saisi par le froid, que, pouvant à peine gouverner mon canot, je le laissai briser sur un écueil très près de l’endroit où je voulais aborder.

Par bonheur, l’eau n’était profonde ni autour de l’écueil, ni depuis lui jusqu’au rivage, et, brisant la glace qui n’était pas encore épaisse, je pus porter mes enfans jusqu’à terre. Là je craignis de mourir de froid avec eux. Mon bois pourri était mouillé, je n’avais aucun moyen de nous sécher ; mais, en vidant ma poudrière, je trouvai, au milieu de la masse de poudre, quelques grains que l’eau n’avait pas atteints. J’allumai du feu, et nous fûmes sauvés. Le lendemain, M. Sayre, dont le comptoir n’était pas éloigné, apprit ma situation ou du moins fut informé par les Indiens que je m’étais égaré, et mit à ma recherche plusieurs hommes, qui m’aidèrent à gagner son comptoir. Là je pris un crédit pour ma