Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/210

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Le lendemain matin, longtemps avant la première heure du jour, les femmes allèrent chercher les restes des deux bisons tués par moi. J’indiquai à quelques chasseurs la partie du corps qu’ils devaient viser ; la chasse recommença, et plusieurs Indiens tuèrent des bisons ce jour-là. Nous eûmes bientôt de la viande en abondance. Tous ceux qui étaient malades et à demi morts se rétablirent aussitôt, à l’exception d’une femme qui, devenue folle de faim, conserva son dérangement d’esprit pendant plus d’un mois.

L’homme le plus considérable de cette bande s’appelait O-poih-gun (la pipe) ; il resta avec moi, ainsi que les habitans de trois cabanes ; les autres se dispersèrent dans diverses directions à la chasse des bisons. Waw-be-be-nais-sa et son gendre furent du nombre de ceux qui restèrent. Je tuai un grand nombre de bisons gras et je boucanai les meilleurs morceaux de quarante d’entre eux. Nous avions tant souffert de la faim que je voulais mettre ma famille à l’abri du retour