Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/323

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

j’essayai de tourner les bandes autour de mon bras, lâches d’abord et de plus en plus serrées, jusqu’à ce que ce pansement eût pris, autant que je le pouvais, une forme convenable. J’y attachai ensuite de petites branches d’arbres pour tenir lieu d’éclisses, et je suspendis mon bras à une corde qui passait autour de mon cou.

Cette opération achevée, je pris un peu de l’écorce d’une espèce de cerisier que j’avais remarquée à peu de distance, et après l’avoir bien mâchée, je l’appliquai sur mes blessures, espérant arrêter ainsi l’effusion du sang. Les buissons les plus voisins et l’espace qui me séparait de la rivière étaient tout ensanglantés. Quand la nuit vint, je choisis, pour m’étendre, un endroit couvert de mousse ; un tronc d’arbre me servit d’oreiller. J’avais eu soin de me tenir près de la rivière pour observer tout ce qui passerait et pouvoir étancher ma soif, si elle revenait avec une égale violence. Je savais qu’un canot de traiteurs, annoncé à la rivière Rouge, devait passer vers ce temps-là, et c’était de lui que