Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/333

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défense d’y jamais reparaître. Comme c’était la mère de mes enfans, je ne voulais point la voir pendue ou battue, jusqu’à ce que mort s’ensuitvît, par les laboureurs qui me le proposaient ; mais sa vue me devenait insupportable. On la renvoya sans châtiment, ainsi que je l’avais demandé.

Mes filles m’apprirent alors qu’au moment où j’étais tombé sans connaissance sur le rocher, me croyant mort et cédant à l’autorité de leur mère, elles avaient changé la direction du canot, en s’enfuyant de toutes leurs forces. A peu de distance, la vieille femme, poussant le canot vers une pointe basse couverte de broussailles, y avait déposé mon habit ; et après un long trajet, elles s’étaient cachées dans les bois ; mais la vieille femme, ayant réfléchi qu’elle aurait mieux fait de garder ce qui m’appartenait, elles étaient retournées sur leurs pas. C’était alors que j’avais entendu les cris de mes enfans, au moment où leur mère ramassait mes dépouilles sur le rivage.

M. Stewart me laissa au comptoir du lac de la