Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/379

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croient que, si la femme regardait en arrière, elle tomberait morte à l’instant même, ou deviendrait folle sans jamais pouvoir guérir.

Dans quelques rares occasions, une autre personne accompagne la veuve, une poignée de petites branches à la main, et, marchant immédiatement sur ses traces, agite ces branchages sur sa tête comme pour chasser les mouches. Cette action s’exprime par le mot wai-whai-na-how, et la cérémonie tout entière s’appelle ah-nenk-kun-new.

Dans l’exemple que je viens de citer, la femme courait rapidement, et sans regarder en arrière, dans une direction opposée à celle de sa cabane ; mais ses cris de douleur se faisaient entendre au loin, et semblaient contredire une action dont le seul but était de se séparer pour jamais de celui qu’elle pleurait.

Les respects ordinaires et bien connus, rendus aux morts par les Indiens, ne paraissent pas indiquer l’absence de sentimens affectueux qui ressort de la cérémonie dont je viens de parler.