Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/131

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donné de la connaître un peu mieux. Il n’a eu à juger qu’une traduction très imparfaite, des extraits ! Cependant le jugement porté par Voltaire sur cette pièce n’est pas à dédaigner :

« L’Orphelin du Tchao, dit-il dans son épître dédicatoire au duc de Richelieu, est un monument précieux qui sert plus à faire reconnaître l’esprit de la Chine que toutes les relations qu’on a faites et qu’on fera jamais de ce vaste empire. Il est vrai que cette pièce est toute barbare en comparaison des bons ouvrages de nos jours ; mais aussi c’est un chef-d’œuvre, si on le compare à nos pièces du XIVe siècle... On croit lire les Mille et une Nuits en action et en scènes ; mais, malgré l’incroyable, il y règne de l’intérêt ; et, malgré la foule des événements, tout est de la clarté la plus lumineuse : ce sont deux grands mérites en tout temps et chez toutes les nations, et ce mérite manque à beaucoup de nos pièces modernes. Il est vrai que la pièce chinoise n’a pas d’autres beautés : unité de temps et d’action, développement de sentiments, peinture des mœurs,