Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/85

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gination, — une preuve qu’ils n’ont jamais été qu’imaginaires, — et on aura bien du mal à les en chasser. Notre lettré, en un mot, a la foi des crédules. Il se trouve que l’éditeur ne partage pas ses enthousiasmes ; c’est l’intérêt du dialogue.


L’ÉDITEUR


Entendons-nous bien sur les principes. Qu’est-ce que le génie, Thsaï ?

Le génie prend sa source dans la nature et suit le même cours que les passions. Mais ce n’est pas un torrent qui se précipite. Il honore la justice, respecte les rites, et ne marche jamais sans guide ; il n’est pas aventurier. Cela vous étonne ! Vous voulez que la nature seule, c’est-à-dire un dieu anonyme, ait inspiré ses élans et creusé son sillon dans le monde où il passe en jetant l’épouvante et le ravissement ? Calmez votre imaginative, cher docteur, et restez sur la terre. Je vais vous convaincre en citant vos auteurs.