Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/87

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dû au génie seul toute leur gloire ? Non pas ! Ils ont voulu aussi atteindre un but, et c’est là leur honneur. Demandez à ceux qui sont nobles à quoi la noblesse oblige ; combien vous répondront : à rien ! Eux ont fait exception ; ils ont la plus haute noblesse, celle de l’esprit, et ils ont senti que cette noblesse-là obligeait, et que, si elle avait des droits, elle avait aussi des devoirs.

Voulez-vous faire une contre-épreuve ? parcourez les pièces innombrables de notre théâtre. « Qu’y trouvez-vous ? un dialogue bouffon, un amas de scènes où retentit le tintamarre des rues ou le langage ignoble des carrefours ; les extravagances des démons et des esprits ; puis des intrigues d’amour qui répugnent à la délicatesse des mœurs : et qu’arrive-t-il de là ? Que la vue de l’homme se trouble et s’égare, que son cœur suit le torrent des passions et finit par être submergé. Si l’on cherche le but où tendaient tant d’écrivains de la dynastie de Youen, on reconnaît sur-le-champ que l’unique objet de leurs publications a été d’amuser la multitude par le