Page:Theiner - L'Église schismatique russe, 1846.djvu/534

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non pas par une descente, ce que certains Pères ont dit du baptême ; non point par une impanation, de sorte que la parole divine doive entrer dans le pain offert à l’Eucharistie, et entrer personnellement (οποστιαῶς,) comme les disciples de Luther le soutiennent très-absurdement et très-indignement ; mais que Jésus-Christ y est présent véritablement et réellement, de manière que, dans la consécration du pain et du vin, le pain se change en vrai corps du Seigneur, qui est né à Bethléem de l’éternelle Vierge, a été baptisé au Jourdain, qui a souffert, qui a été enseveli, qui est ressuscité, qui est monté au ciel, qui maintenant est assis à la droite de Dieu le Père, et qui paraîtra de nouveau dans les nuées du ciel. Le vin se change en vrai sang du Seigneur, en ce sang qu’il a versé dans sa passion sur la croix, pour la vie du monde. Aussi croyons-nous qu’après la consécration du pain et du vin, il ne reste plus ni le pain ni le vin, mais le vrai corps et le vrai sang du Seigneur, sous les espèces du pain et du vin.

En outre, nous croyons que ce très-saint corps et sang du Seigneur est distribué et entre dans la bouche et dans le corps de ceux qui le reçoivent, soit qu’ils soient pieux et vertueux, soit qu’ils soient impies. Il communique aux pieux et à ceux qui le reçoivent dignement, la rémission des péchés et la vie éternelle ; mais aux impies et à ceux qui le reçoivent indignement, il prépare le jugement et le tourment sans fin.

Après cela, nous croyons que pour le corps et le sang du Seigneur, bien qu’ils soient divisés et rompus, la division et la fracture se font au sacrement de l’autel, seulement dans les espèces du pain et du vin, sous lesquelles ils peuvent être vus et montrés ; mais en eux-mêmes ils restent parfaitement entiers, et ne sont pas divisibles. C’est pourquoi l’Église universelle dit : « Il sera rompu et divisé en morceaux, encore qu’il ne soit pas divisible ; il est toujours mangé, mais jamais consumé ; il est divisé à ceux qui le reçoivent dignement, pour leur sanctification. »

Nous croyons ensuite que dans chaque partie, même dans la