Page:Thoinan - Les Relieurs français, 1893.djvu/24

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Enfin on connaît encore les noms de Simon Accard de Chauny, relieur de la duchesse d’Orléans (1475) ; de Marguerite dite la Relieresse dans les comptes de Jean de Normandie (1459) ; de Michel Prestreau d’Angers (1457-74) ; de Roger Ogier (1492) ; de Jacques Aubry, qui exerçait en 1494[1]. Quant à Messire Robert Moreau (1488), « reliant, tympanant, dorant sur tranches et couvrant en veloux cramoisy les Heures de Charles VIII et d’Anne de Bretagne », il était prêtre et de plus sommelier de la chapelle du Roi. On comprendra que cet ecclésiastique, chapelain-comptable et relieur émérite, exerçant son art à la Cour, le faisait en pleine et entière franchise, et ne relevait en aucune façon du recteur de l’Université et des jurés de la corporation.

Après Simon Millon et Guillaume Deschamps, qui semblent avoir été collègues comme relieurs-jurés de l’Université de 1390 à 1420 environ, il faut laisser passer un siècle avant de retrouver les noms de ceux qui remplirent le même office. Ce n’est en effet qu’au commencement du xvie siècle que l’on voit revêtus de ce titre deux membres de la corporation, Guillaume Eustache et Philippe Le Noir, qui tous les deux éditèrent des ouvrages importants. Le premier s’intitulait : « Libraire du Roy et Relieur-Juré de l’Université de Paris, » tandis que le second, qui avait pour enseigne une rose blanche couronnée, se disait : « Libraire et l’un des deux grands Relieurs-Jurez de l’Université. »

  1. Un volume édité par Denis Rose en 1494 et figurant dans un catalogue de M. P. Mahé, libraire à Paris, portait au milieu des ornements des plats de la reliure qui était bien du temps : Jacobus Aubry, me ligavit.