Page:Tolstoï - Contes et fables, 1888.djvu/56

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cerai Petrouchka ; je suis plus âgé que lui, je ne serai peut-être pas perdu, je ferai mon temps, et je reviendrai à la maison. Quant à toi, Petr, pendant mon absence, protège mon père, ma mère, respecte ma femme !

Je devins très-gai à cette nouvelle, ma mère cessa de pleurer, et l’on commença les préparatifs du départ de Nicolaï.

Le lendemain, en m’éveillant, lorsque je songeai que mon frère allait partir pour moi, j’eus le cœur gros et je lui dis :

— Ne pars pas, Nicolas, c’est à moi de partir ; le sort l’a voulu !

Lui ne répondit rien et continua de se préparer. Moi, je me préparai aussi.

Nous partîmes tous deux pour la ville. Arrivés au bureau de recrutement, il se présenta et je me présentai aussi. Tous deux nous sommes de forts gail-