Page:Topffer - Nouveaux voyages en zigzag Grande Chartreuse, 1854.djvu/310

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



QUINZIÈME JOURNÉE.


Lorsque de Zermatt l’on regarde du côté des grandes Alpes, à droite l’on a le Raefeln, qui touche aux bases du mont Rose, et de la cime duquel on y arrive de plain-pied ; à gauche, l’on a le Heibalmen, qui est moins élevé, mais dont la sommité forme comme un belvédère dressé au pied du Cervin, tout exprès pour que des fourmis de touristicules aillent de là mesurer du regard l’écrasante hauteur du colosse. C’est le Raefeln qui est ordinairement visité des touristes, et nous avions bien compté en faire l’ascension ; mais, obligés à la fois de partir tard et d’être redescendus de bonne heure, il nous convient d’opter pour le Heibalmen. Ainsi donc, l’expédition, composée des grands seulement et de madame T…, part vers sept heures, laissant tout le fretin aux soins de David le majordome. Tandis que Tamatta marche en tête chargé du sac aux vivres, Rayat guide en queue, portant le panier aux vins.

Ah mais !… voici tout à l’heure d’atroces Chenalettes ! Tamatta est profond, sans aucun doute, dans la connaissance des petits sentiers ; mais