Page:Topffer - Nouveaux voyages en zigzag Grande Chartreuse, 1854.djvu/316

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de craindre, la catastrophe de s’y croire déjà ! Sur ces entrefaites, voilà Rayat qui chancelle en se contournant pour tâcher de tomber bien ; voilà M. Töpffer qui, voyant Rayat chanceler, chancelle aussi, se contourne aussi, à la façon des joueurs qui se penchent, qui se tortillent, qui se jettent par terre, comme pour redresser la direction de la boule qu’ils viennent de lancer. Rayat brise les bouteilles, écrase le panier, se remet sur sa quille et éclate de rire ; mais M. Töpffer n’en est pas encore là : équilibré sur des cailloux, cramponné à des fissures, piqué par des ronces et gonflé d’apostrophes rentrées, on lui envoie Tamatta, qu’il renvoie à d’autres, qui en font part à leurs voisins, qui l’adressent de nouveau à M. Töpffer, et cet homme va, vient, se promène, sans comprendre quoi que ce soit, ni à ce qu’il fait, ni à ce qu’on lui veut. Ce serait comique au degré suprême, si seulement l’anxiété n’était pas à son comble. À la fin, l’on se tire d’affaire, et tout vient à point. Voici les gazons, voici les pâturages, voici Zermatt, et Shall qui manque à l’appel ! Depuis une heure on le cherche dans le torrent, durant qu’il est allé sommeiller sous un arbre.

Cependant Tamatta, à bout de sa besogne, réclame un certificat que M. Töpffer lui octroie avec toute l’effusion d’un particulier qui, retiré de