Page:Topffer - Nouveaux voyages en zigzag Grande Chartreuse, 1854.djvu/417

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attrayante, instructive ! Qu’elle conduit bien, en déblayant pour vous les abords de ce bel art d’écrire, à vous en montrer de loin les abrupts sentiers, les inaccessibles sommités, à faire que, satisfait pleinement de pouvoir rendre un culte aux quelques grands hommes que vous y voyez reluire de l’éclat de leur gloire, c’est désormais sans mécontentement comme sans murmure que vous acceptez votre obscurité de simple fidèle, votre lot de croyant obscur ! Et cependant, penser, sentir, ne vous est pas défendu ; accueillir le trouble, goûter l’émotion, entrevoir le poëme ne vous est pas interdit ; et c’est alors que, côtoyant le rivage d’un lac, et tout entouré que vous êtes d’objets agrestes, de beautés sauvages, de souriantes clartés, vous sentez votre cœur se soulever et votre âme s’emplir de ce charme qui s’envolera quand vous l’aurez voulu fixer.

C’est du reste lorsqu’on a achevé de parcourir les deux tiers de cette côte qu’on en rencontre le site le plus délicieux. Resserré entre deux rives