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nom d’Aquaria conservé à une porte qui est bien encore de même origine, témoin une semblable retrouvée à Saintes, ville dont la construction gallo-romaine ne peut être mise en doute, et encore, bien d’autres considérations que je ferai valoir plus bas.

Quant aux bords de la Vilaine, auxquels une pente douce conduisait, tout porte à croire que les Romains y avaient établis seulement quelques temples ou plutôt quelques lieux consacrés, et encore en très-petit nombre. Car les restes de ceux rencontrés au xive siècle, le furent surtout dans l’intérieur de l’ancienne cité qui était alors très-circonscrite, puisque, même plus tard, elle ne renferma que très-peu d’édifices saints dans son enceinte si petite[1] (V. la pl. XV).


    souvent elles n’entouraient qu’une partie des villes et n’étaient, pour ainsi dire, que les châteaux au citadelles des cités. Et, lorsqu’aux xiie et xiiie siècle on construisit assez généralement des enceintes beaucoup plus vastes, les fortifications gallo-romaines restèrent souvent intactes au milieu de la cité. De là, le nom de Castrum ou Castellum qu’on leur, donnait ordinairement. (Cours d’Antiquités monumentales de M. de Caumont, ère Gallo-Romaine, page 341.)

  1. Les neuf églises et l’un des cinq prieurés étaient en dehors des murs de la cité. Il y avait, en outre, dans le diocèse de Bennes, cinq abbayes : 1o celle de Saint-Melaine, de l’ordre de Saint-Benoit, de la congrégation de Saint-Maur, fondée au vie siècle, et dont le cartulaire, manuscrit du xive, contient des titres de 1121 à 1353 ; 2e celle de Saint-Pierré-de-Rillé, à Fougères, qui fut dans l’origine une collégiale de chanoines séculiers, élevée en 1030, par Auffroi, seigneur de cette ville, et transformée par ceux réguliers qui s’en étaient emparés 118 ans après, en une abbaye leur ordre vers l’an 1150 ; 3o celle de Saint-Georges-aux-Nonnains, fondée au xie siècle, et appartenant à l’ordre de Saint-Benoit ; 4o celle de Saint-Sulpice-aux-Nonnains, ou de bénédictines, située dans la forêt de Rennes, autrefois appelée forêt de Nid-de-Merle, à trois lieues nord-ouest de cette ville, comme l’indique un cartulaire manuscrit du xvie siècle, de notre bibliothèque, commençant par le tiltre du don que Conan, duc de Bretaigne, fist à sa sœur Ennoguent, abbesse de Sainct-Sulpice, de touttes les terres d’allentour du couvent, contenant, en outre, trente autres titres de Pierre de Mauclerc, de Charles de Bretagne, vicomte de Limoges, de Jehan, comte de Montfort, de la duchesse Anne, depuis l’an 1215 à 1516, et terminée par une bulle de l’an 1660 du pape Clément viii, et de la neuvième année de son pontificat, qui confirme tout les droits et privilèges de l’abbaye (Y. la Description des Notices et Extraits des Manuscrits de la bibliothèque publique de Rennes, par Maillet, page 822 et suivantes) ; 5o enfin, celle de Saint-Pierre-de-Marcheil : Monasterium Sancti-Petri-de-Marcheil, quod est situm in suburbio Rhedonis ante portam çivitatis magnam, anno 1031. (Dom Lobineau, T. II. page 109.)