Page:Toulmouche - Histoire archéologique de l'époque gallo-romaine de la ville de Rennes.djvu/194

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point, bien mieux défendu par sa position au confluent de deux rivières, comme je crois, l'avoir démontré.

Quant au mur qu'il regarde comme gallo-romain, sans en fournir la moindre preuve, et qu'il fait se diriger de la manière la plus inusitée vers le Bourg-l'Évêque, entre l'église du vieux Saint-Etienne et l'ancien bâtiment du Séminaire, il est évident qu'il erre également, et qu'il n'en exista jamais qui ait un cette direction, car il serait allé se perdre dans les marécages qui devaient se trouver, au moins dans une certaine partie de son étendue, du côté du confluent des deux rivières ; aussi, l'abandonne-t-il dans cet endroit et laisse-t-il la difficulté pleine et entière, sans pouvoir indiquer ce qu'il devenait au delà. Ce mur, en effet (en supposant qu'il ait jamais existé), allait-il aboutir à la petite rivière d'Ille avant qu'elle ne se réunit à la Vilaine, ou, au contraire, continuait-il, à se diriger parallèlement à la première vers le Sud-Ouest, pour venir, en passant au-dessous du point qu'occupait l'ancien couvent de la Trinité, remplacé aujourd'hui par le nouveau marché compris entre le bas des Lices, la rue de la Monnaie et celle des Trois-Journées récemment percée, gagner la Vilaine au-dessus de son confluent avec l'Ille ? Il n'émet aucune opinion à cet égard et abandonne vaguement cette muraille peu loin de l'extrémité Sud de la rue de Change, entre l'ancienne église de Saint-Etienne et les terrains voisins, appartenant à l'Hôpital miltaire.

Dans tous les cas, pour que cette enceinte eût répondu au but protecteur que les Gallo-Romains se seraient proposes en l'élevant, il aurait fallu que du côté regardant l'espace de terre, occupé actuellement par le Bourg-l'Évêque, un large fossé eut été creusé par eux depuis la rivière d'Ille jusqu'à ce prétendu mur ; ou bien, que ce dernier cours d'eau lui-même, ayant à cette époque une direction de À à C (V. la pl. XIV), eût rendu inutile le précédent moyen de défense et suffi pour enfermer et protéger de ce côté les villas on maisons élevées le long de ses coteaux.

Mais alors, quelle disposition inusitée, quel développement singulier, quelle absence de résultats stratégiques, cette muraille n'aurait-elle pas offert, contrairement à ce que se proposaient constamment les Romains ! J'ajouterai, qu'en admettant son existence, il resterait toujours plus que des doutes sur son origine bien décidément gallo-romaine. Car M. de Robien n'en décrit aucunement le caractère de construction, et