Page:Toulmouche - Histoire archéologique de l'époque gallo-romaine de la ville de Rennes.djvu/208

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
202

toute la longueur du port Saint-Yves, passait à travers les anciens bâtimens de l’Octroi, où l’on peut encore, dans un petit fragment à découvert ; y reconnaître la même disposition de construction, en arêtes de poisson, remarquée dans le mur du bas de la rue du Cartage[1].

De là, il s’avançait à travers la petite rue du Port-Saint-Yves, dans les terrains occupés par l’hôpital du même nom, à peu près dans la direction d’une ligne qui viendrait couper la seconde cheminée de l’aile correspondante de ce bâtiment, puis il passait au-dessous de celle-ci et de la cour qui y fait suite ; alors il coupait l’aile opposée regardant l’Est, continuait le long du côté Nord de la cour actuelle de la division des enfans, dans laquelle on le voit à découvert auprès et au dessous de la petite chapelle gothique élevée sur lui, ce qu’on peut aisément vérifier en entrant sous une voûte contigue à cette dernière et qui a été pratiquée dans l’épaisseur même du mur.

Ensuite, il se dirigeait sous les salles des enfans malades, le long du côté Sud du roulage Anbry établi au-dessus, pais à travers les maisons de M. Fablet, bâties elles-mêmes en partie sur lui ou sur d’anciens bâtimens avant appartenu au couvent des Filles du Calvaire, ensuite il passait au bas de la rue du Cartage où on a pu l’entamer jusqu’au, dessus de sa base bien évidemment gallo-romaine.

Il continuait à se porter à l’Est, parallèlement à la Vilaine, et l’on peut de nouveau y reconnaître, par endroits, le même mode de construction en opus spicatum, que je décrirai en parlant du fragment de ce mur mis à nu au bas de la rue du Cartage.

La Vilaine devait, à cette époque, baigner immédiatement la muraille dans toute cette longueur, comme l’a prouvé le sédiment argilo-terreux rencontré à sa base, ayant succédé partout à l’époque romaine, et se diriger à peu près en ligne droite du point B au point C, où elle venait se réunir à l’Ille (V. la pl. XIV).

A l’endroit correspondant aux dernières barraques du côté gauche de la rue de la Poissonnerie, où il changeait de direction pour se porter au nord, à travers le massif de toutes celles-ci, on avait construit, au moyen-

  1. M. de Kerdrel m’a dit avoir retiré, avec M. Paul de Villeneuve, de ce petit fragment de muraille, une grande brique à crochet.