Page:Toulmouche - Histoire archéologique de l'époque gallo-romaine de la ville de Rennes.djvu/290

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lation devenue vassale, sous le nom de letes, de serfs, de fiscalins ou colons, et empreinte d’une barbarie mêlée à la corruption romaine ; d’y chercher les premiers efforts du Christianisme pour arracher les Rhedones au culte des envahisseurs, qu’ils avaient fini par adopter et substituer à celui druidique ; et enfin d’y surprendre, d’abord, la lenteur de ses progrès et, un peu plus tard, la hardiesse de ses mesures, en proportion du terrain qu’il gagnait, pour arriver, de la sorte, à la destruction entière du Paganisme [1].

Les Romains, après avoir fortifié l’ancienne Condate, et avoir élevé, un peu plus tard, sous sa protection, des villas ou maisons le long des côteaux de l’Ille, lesquelles constituaient peut-être un véritable faubourg, avaient construit, surtout sous le règne d’Auguste, qui mourut 15 ans après la naissance de Jésus-Christ, des temples pour pratiquer leur culte. Ainsi, d’abord dans la cité, peu loin de la porte Mordelaise, il y en avait un dédié à Thétis, qui fut détruit, disent les chroniqueurs, par l’évêque Maxi-


    de la puissance romaine ; tandis que dans les autres, au conifaire, d’où l’insurrection partit probablement, ces mêmes institutions n’eurent qu’une existence nominale.
    M. de Blois pense que la juridiction des évêques de Rennes et de Nantes n’était pas la même que celle des autres évêques bretons, et que cette diversité provenait de ce que ces diocèses étaient dé fondation gallo-romaine, tandis que les autres évêques de la Bretagne étaient de création purement bretonne. (V. le Compte-Rendu de la séance du 7 août, de la Section d’Archéologie du Congrès, tenu à Nantes en 1845.)

  1. Les évêques qui prêchèrent l’évangile au ive siècle, dans les provinces de l’Ouest, élevèrent d’abord des oratoires, et dans la seconde moitié du ve, ils en construisirent de plus vastes.
    Au commencement du viie siècle, le Paganisme régnait encore dans plusieurs endroits de la seconde et de la troisième Lyonnaise (Cours d’Antiquités Monumentales de M. de Caumont, IEe Partie, page 67.)
    Les évêques, les prêtres, et ensuite les chanoines ne vivaient, jusqu’au viiie siècle, que d’aumônes, temps auquel Charlemagne et ses enfans jetèrent les fondations de la dîme, qui ne devint un droit positif que plusieurs siècles après. Les évêques étaient de rentables juges de paix et ils se regardaient comme les imitateurs des Apôtres. Aussi, jusqu’au commencement du xiiie siècle, furent-ils fixés au nombre de douze. Ce ne fut qu’en 1223 qu’ils furent portés à quinze et que les jugemens jadis, appelés de paix, commencèrent à se faire par des duels ; de même que ce n’avait été que sous Alain Fergent, au xie siècle, qu’on avait établi les sceaux pour sceller les actes, et que les surnoms commencèrent en Bretagne. (Nouveau Dictionnaire d’Ogée, par MM. Varin et Marteville, page 119.)