Page:Toulmouche - Histoire archéologique de l'époque gallo-romaine de la ville de Rennes.djvu/291

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mus, et sur remplacement duquel s’éleva la petite église de Notre-Dame-de-la-Cité (33 de la pl. XV), qu’on prétend avoir été la première de Rennes, et avoir servi de cathédrale à plusieurs évêques, et qui était la seule dans l’intérieur de l’antique cité [1] relevée de ses ruines en 839 par Nominoé (2). Toutes les autres, en effet, telles que celles primitives de Saint-Etienne, de Toussaint, de Saint-Germain, etc., qu’on dit avoir été fondées vers la fin du ive siècle on du ve (ce qui est plus que douteux), étaient

[2]

  1. Elle devait occuper l’espèce de petit cul-de-sac qu’en voit, entre l’ancien hôtel Pineuc ou de l’Europe, et le vieil Hôtel-de-Ville sur l’emplacement duquel s’élèvent actuellement les bâtimens de l’école d’artillerie.
  2. Bien que la note que j’insère ici puisée paraître n’avoir aucun rapport avec le sujet que je traite en ce moment et être une sorte de hors-d’œuvre, et qu’elle eût été bien mieux placée à celle no 4 des pages 192 et 206 de cet ouvrage auxquelles je n’ai pu l’ajouter, parce que cette partie était déjà imprimée, lorsqu’on me l’a. communiquée, je ne la ferai pas moins paraître, à cause de l’importance dont elle pourra être, pour élucider un point d’histoire controversé et difficile à traiter, et à cause des recherches curieuses dont on l’appuie, de l’intérêt qui s’est attaché au mémoire dont elle est en quelque sorte le résumé, et qui a été lu par M. de la Borderie, dans la séance du 5 juin dernier de la société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine. Je laisserai donc parler l’auteur lui-même :
    « M. Marteville, éditeur d’Ogéé, a émis (art. Bains) l’opinion que la bataille de Ballon, dans laquelle Nominoé mit en déroute complète l’armée des Francs (845), s’était livrée dans le Maine, près de la petite ville de Ballon, située à six lieues du Mans, et non, comme disent les Bénédictins et la plupart des historiens bretons, aux environs de Redon, pris d’un monastère de Ballon, aujourd’hui, détruit.
    « Cette opinion nouvelle est erronée, car 1o la chronique de Fonlenelle et celle de Réginou (écrites toutes deux dans le ixe siècle et par des contemporains) disent formellement que les Francs entrèrent en Bretagne pour livrer le combat : « Carolus Britatmiam intravit, pugna committitur.
     » (Regin. ap. Pertz, t. 1er, p. 570). — « Franci Britanniam ingressi…… commisso eum Brittonibus prælio, Brittones superiores effecti sunt. » (Chronicon Fontanellense. ap. D. Bouquet, t. vii, p. 41) ; 2o la chronique de Nantes dont M. Marteville cite, à l’appui de son assertion, un passage tronqué, est manifestement contraire à la thèse qu’il soutient, dans les lignes qui suivent celle où l’éditeur d’Ogée s’est arrêta dans sa citation ; 3o les deux autres chroniques qu’il rapporte, s’expriment dans des termes trop vagues, pour qu’elles puissent prévaloir contre les assertions formelles de Réginou, de la chronique de Fontenelle et contre le sens de la chronique de Nantes ; 4o Réginou, après la description du combat, dit en parlant des Bretons, in sua se recolligunt, d’où H. Marteville conclut que puisqu’ils se retirent dans leur pays, c’est-à-dire en Bretagne, après le combat, ce dernier avait été livré hors de la Bretagne ; mais pour renverser ce raisonnement, il suffit de remarquer que le pays de Redon, où se donna la bataille de Ballon, suivant nos Bénédictins, se trouve sur la frontière du pays