Page:Toulmouche - Histoire archéologique de l'époque gallo-romaine de la ville de Rennes.djvu/292

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comme je l’ai déjà observé, en dehors, de même que le reste des autres paroisses et les abbayes de Saint-Melaine et de Saint-Georges[1] . Ces dernières, en général, surtout pont un grand nombre de celles bâties antérieurement au xiT’ siècle, étaient placées dans le voisinage des voies romaines[2].

Près de la porte Mordelaise, avait existé un autre temple consacré k Minerve. L’inscription latine qu’on remarque sur l’un des jambages de la première, pourrait bien être un débris de celui-ci on de quelqu’autre. L’usage romain était, en effet, de consacrer de pareils monumens à la


    qui constituait alors la Bretagne et qui comprenait les populations bretonnes indépendantes, car les pays de Rennes et de Nantes formaient la marche française du pays de France, fines reguâ Francorum, comme dit Réginon. tn tua u TecoUiguat, signifie donc que les Bretons, après avoir vaincu Charles le Chauve sur la frontière de leur pays, rentrèrent dans l’intérieur de la Bretagne pour mettre leur butin en sûreté; 5° M. Marteville prétend qu’on ne trouve aucune trace, ni dans l’histoire, ni sur le sol, de ce soi-disant monastère de Ballon près Redon ; cependant il suffit d’ouvrir le tome 1er des Preuves de D. Horice, coll. 215, pour y trouver un acte du cartulaire de Redon qui fait mention d’un monastère de Ballon, d’un abbé de Ballon : « Nofttia quoHttr Conottm et CoAooIon aaeardole» ex monasterio Ballon, " wnermt ad Nominoe, de. » Or, la suite de l’acte fait voir claironent que ce monastère était situé vers le confluent de l’Oust et de ta Vilaine, c’«st-à-dire aui environs de Redon ; 6° en- fin, la ville de Ballon, dans le Haine, qui existe encore aujounfhui, n’a jamiùs été appelée en latin Bofion. H. Ciuvin, dans sa savante géographie deFancien Maine [F. Inita. desPnv. de Prme», Mémoire, If Série, T. f*, page 39 et 40) nous donne l’orthographe latine du mot Ballon, depuis le iv* siècle jusqu’au xvr. Or, jusqu’au ix* siècle, et pendant ce siècle même, Ballon (dans le Maine) est constamment app^ Balaion. kn n* «ècle, il devient BaMo, puis Baiao, BaSoon, Balavn, auxxn* et’xm* siède, par la suppression du D. Enfin les dénomi- nations de Batonium et de BaBonbm qui sont les plus ra[qirochèe8 de Ballon (bien que Ballon breton n’ait jamais ta terminaison latine) n’apparaissent, la première, qu’en 1231, la secondé, qu’en 1S33. Ainsi donc cette ville de Ballon, oil H. BfartevUle place la bataille de Sis, ne portait même pas ce nom an ix* siècle. Or, comme le cartulaire de Redon et Oom Lobineau {V.muoired» Bretaçne, T.’ll, Col. B3) nous disent, formellement, que la bataille fut livrée in Bailon, in loeo guivocatur BaBon, et que Be^non, et la chronique de Fontenelle, placent en Bretagne le lieu dn combat, il faut nécessairement chercher en Bretagne l’endroit appelé BaDon oiï s’oigagea la lutte, et nous le trouvons dans ce monastère de Ballon ritué vers le confluent de l’Oust et de la Vilaine : c’est donc là qu’eut lieu la grande bataille qui, au iz* siècle, assura l’indépendance de la Bretagne.

  1. Voir l’Histoire de Rennes, par HM. Docrest de Villeneuve et Maillet.
  2. Consulter un mémoire de M. Bizeut sur quelques voies romaines en Poitou, page 75.