Page:Toulmouche - Histoire archéologique de l'époque gallo-romaine de la ville de Rennes.djvu/293

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
287

mémoire des empereurs, soit à la porte, soit dans l’intérieur de ces édifices.

Cette pierre offre l’indcription suivante :

IMP. CAES. ANTONIO.

GORDIANO. P. FELI. AVG.

P. M. TR. P. COS. O. R.


qu’on peut traduire ainsi : IMPeratori CAESari m. ANTONIO GOBDIANO Pio FELIci AVGusto Pontifici Maximo TRibvnitia Potestate COSuli Oppidum Rhedonense, on Optimati Rhedonum, ou encore Offerunt Rhedones, suivant M. de Robien. M. Bizeul croit que les lettres O et R qui terminent cette inscription veulent dire Ordo Rhedonensis qu’il a trouvé écrit en toutes lettres dans d’autres [1].

Un troisième monument religieux dans la ville, était une tour, nommée la Vision du Dieux, qui était un véritable Panthéon, que les Romains avaient élevé dans l’endroit où fut depuis la chapelle Saint-James et la grosse horloge, et que l’évêque Suffrenus [2], surnommé Synchronius, avait plus tard renversé, pour y fonder sur son emplacement un oratoire pour la commodité des fidèles, dont le nombre allait croissant d’un jour à l’autre, car, au vie et même au viie siècle, l’idolâtrie existait encore en Bretagne [3].

  1. Cet antiquaire en fournira sans doute quelque jour la preuve. Cette suscription doit être attribuée au dernier des Gordiens, consul pour la première fois en l’an 339, et qui avait tous ces titres que les autres ne prirent qu’après leur second consulat.
  2. Ce Suffrenus, évêque de Rennes, après que Maxime se fut retiré, avait siégé l’an 67, la dernière innée du pontificat de saint Pierre, la deuxième de la persécution suscitée par Néron contre l’église, et avait, nonobstant celle-ci, continué la conversion des Rennais, et ruiné le temple dédié à la déesse Isis, situé hors la ville, à l’endroit où existait la tour Saint-Georges. (Catalogue chronologique et historique des Evêques de France, par F. Albert le Grand, de Morlaix.)
    On voit que le passage de Maxime dans l’Armorique était pour cet auteur, comme pour tous les autres légendaires ou historiens bretons, une tradition sacramentelle.
  3. M. de Kerdral pense, d’après un canon d’un concile tenu à Tours, en 567, qu’il n’y avait guère dans l’Armorique, à cette époque, que des Bretons et des Gallo-Romains et nullement des Francs, ou qu’ils étaient en nombre imperceptible, tandis qu’il y avait des Saxons, puisque saint Félix en convertit un grand nombre dans l’évêché de Nantes, et