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mains de M. Barthem Courcay, en présence de M. Barthelemy, bibliothécaire, par M. de la Vrillère, alors ministre.

Ce vase, suivant M. Cointreau [1], remontait à 960 de Rome (208 de l’ère chrétienne), et aurait été consacré à la piété de Septime Sévère, qui avait une dévotion toute particulière pour Hercule et Bacchus. Il aurait été fabriqué sous son règne, par un ouvrier romain qui y aurait placé les portraits de cet empereur et ceux de toute sa famille, qu’il croyait issue des Antonins, sans s’occuper du choix, ni de l’ordre. Ce vase (V. la pl. XVI bis) avait la forme d’une soucoupe (patère), de 25 centimètres de diamètre sur 4 de profondeur. Il pesait 1,311 grammes 50 centigrammes (5 marcs 5 onces et quelques grains), équivalant à une valeur intrinsèque de 4,554 fr. 63 c. (l’or supposé fin ou à 34 carats).

Il offrait à son pourtour intérieur, seize médaillés encastrées dans autant de cavités, dont les bords étaient alternativement couverte de feuilles d’ache et de laurier. Toutes montraient le côté de la tête et avaient l’autre revers caché. Elles environnaient un bas-relief rapporté servant de double fond, et compris dans une guirlande de laurier, qui l’assujétissait. Il avait été estampé et terminé ensuite an ciseau.

Dans cette partie centrale, on voyait Bacchus et Hercule buvant au milieu d’un groupe composé de figures hantes de 2 centimètres ; savoir : d’un jeune faune jouant de la double flûte, de Silène, de deux femmes couronnées de pampre, de Pan, d’une jeune fille, et, sur le devant, une panthère qui lève la tête et regarde le dieu.

Le second bas-relief, circulaire et en dehors du précédent, représentait une bacchanale, longue procession commençant en E de la pl. XVI bis, par un bacchant appelant, au bruit de ses cymbales, tout le cortège composé de huit groupes. Il précède des enfans, dont un seul est ailé, un autre foule des raisins dans un panier ; ils semblent servir comme d’un point de repos entre l’ouverture et la fin de cette fête.

Le premier groupe (en allant de droite à gauche et continuant toujours

  1. Voir sa dissertation sur ce vase d’or, lue à l’Institut National, dans ses séances des 13, 18 et 23 fructidor an ix, et publiée en 1802 avec une gravure représentant cette patère que j’ai cru devoir reproduire par la lithographie dans la pl. XVI bis de mon ouvrage, à cause de la rareté de cet opuscule et de la difficulté de se le procurer, puisqu’il n’existe même pas à la bibliothèque de Rennes.