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se confier à des voyageurs qui les apportent dans leur chaise de poste, et c’est la meilleure manière.

Sans le cabinet de M. de La Rochefoucauld, l’abbé Rochon aurait été fort embarrassé pour ses premiers essais.

M. de Vérac m’a parlé d’un morceau, de près d’un pied cube, qu’il a vu. Cela m’a donné de grandes espérances.

J’ai vu avec grand plaisir qu’il avait beaucoup d’amitié pour vous, et qu’ainsi vous pouvez jouir d’un sort agréable, qui peut un jour devenir plus solide, et vous conduire à une retraite tranquille.

Vous savez combien je prendrai toujours part à votre bonheur, et combien vous devez compter sur mon amitié.


Lettre XVII. — Au même. (À Paris, le 9 juin 1773.)

J’ai reçu, mon cher Gaillard, dans son temps, votre lettre du 21 avril et les Nouvelles Idylles de Gessner, en allemand. J’ai reçu aussi votre lettre du 28 mai, datée de Wawron, où vous me paraissez craindre que votre première lettre ne me soit pas parvenue ; mais vous savez qu’il n’y a quelquefois d’autre conséquence à tirer de mon silence, sinon que j’ai été paresseux ou entraîné par un courant d’occupations. Vous êtes indulgent sur ce genre d’inexactitude ; mais j’avoue que j’ai eu tort de vous laisser dans l’incertitude. J’ai, dans cet intervalle, fait un voyage en Picardie et en Flandre pour visiter les ouvrages entrepris pour la navigation ; j’ai vu un très-beau pays que je ne connaissais point, et beaucoup de choses intéressantes. Ce voyage m’a empêché de voir M. Simonin, que j’ai cependant fait prévenir sur votre compte, et à qui je me propose de demander la permission de faire passer par lui notre correspondance.

La traduction des Nouvelles Idylles est élégante, mais il s’en faut bien qu’elle soit faite avec la scrupuleuse exactitude qu’on s’était prescrite dans la traduction des premières. Gessner a traduit Diderot bien plus exactement. Si vous pouvez me procurer les quatre premières parties des œuvres de l’auteur, du même format que les Idylles allemandes, et les Idylles françaises du même format, vous me ferez toujours grand plaisir.

À propos d’allemand, j’avais un Dictionnaire allemand en 2 vol. in-8o, imprimé à Strasbourg. Il est même dans le catalogue que vous avez fait en petites cartes, et je ne le trouve point parmi mes livres ; c’est le seul que j’aie. Je ne puis concevoir ce qu’il est devenu, à moins que vous ne l’ayez confondu avec vos livres, ce qui est très-possible, si vous avez eu besoin de le consulter.

J’ai fait dernièrement l’emplette des quatorze premiers volumes des Mémoires de l’Académie de Berlin. Il en reste huit, et si vous prévoyez pouvoir me les faire parvenir tôt ou tard, je ferai écrire à M. de La Grange de vous les faire passer à Cassel. J’attendrai votre réponse avant de faire écrire. Si vous avez occasion de trouver les Lettres d’Euler à une princesse d’Allemagne, 2 vol. in 8o, imprimés à Pétersbourg, je ne serais pas fâché de les avoir.

M. Desmarets n’est pas assez déraisonnable pour exiger que vous l’imitiez dans ses courses lithologiques, il sait bien que vous avez autre chose à faire ; mais tout ce que vous pourrez recueillir chemin faisant lui sera bon. Ainsi, les pierres noires de Weissenstein, et qui donnent un si beau démenti à leur nom, seront très-bien reçues.