Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/132

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« Cette femme vécut encore quatre jours. Quand elle fut morte, les misérables qui n’avaient pas voulu lui donner un peu d’eau eurent le courage d’aller arracher au cadavre le lambeau d’étoffe qui lui restait autour des reins et d’enlever les provisions qu’elle n’avait pu manger ; mais aucun de ceux qui voulaient la jeter vivante à la rivière ne voulait y porter son corps, je dus employer la menace[1]. »

Tandis que de Brazza explorait le cours de l’Ogôoué, en 1876, les Oubambas ravageaient la rive du fleuve opposée à la leur. Tout ce qui tombait en leur pouvoir, hommes, femmes, enfants, était pris et vendu, soit aux Adoumas de l’ouest, soit aux Bakékés de l’est. Les Oubambas allaient jusqu’à céder les femmes qui ne leur plaisaient plus.

Speke fait le récit de son séjour à la cour du roi Mtésa, l’un des chefs de l’Ouganda[2] :

« … Dans ce milieu d’esclavage sans limite et de despotisme sans frein, dit-il, le sort de ces femmes (femmes de Mtésa) tourne souvent au tragique… Me croira-t-on cependant si j’affirme que, depuis mon changement de résidence, il ne s’est pas passé de jour que je n’aie vu conduire à la mort quelquefois une, quelquefois

  1. Op. cit.
  2. Voyez la note 1 de la page 108.