Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/143

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tiaux qu’à leur famille), ils devinrent furieux, cernèrent les gens de Mohammed dans un défilé et les poussèrent dans un gouffre de cinq cents pieds de haut. Bellal et Mohammed, échappés au massacre de leurs hommes, rentrèrent au camp de Baker).

Les Pahouins[1], gagnés par la contagion de la débauche et dont les femmes sont d’autant plus fécondes que la loi interdit de marier les jeunes filles avant qu’elles soient nubiles, vendent leurs enfants, dès l’âge le plus tendre, aux traitants cosmopolites.

Chez les Pahouins, un homme n’est considéré qu’autant qu’il a plusieurs femmes ; on se moque de celui qui n’en a qu’une. Les femmes sont l’occasion de tous les combats qu’ils se livrent sans cesse les uns aux autres.

La femme est une chose qui passe du frère au frère, en cas de décès du maître, ou aux autres membres de la famille.

Chaque tribu pahouine est jalouse de sa voisine. Tous les malheurs sont attribués aux maléfices des ennemis. Ces sorts sont désignés sous le nom de : Evoushé ! Les

  1. Les Pahouins habitent : 1° au sud de l’Estuaire du Gabon ; 2° entre le lac Azingo, les Adzounibas et les Akalais ; 3° dans le Haut-Ogôoué, entre les Akalais et les Osseybas, sur la rive droite de ce fleuve.