Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/144

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Ngans ou sorciers peuvent seuls les conjurer.

Les Pahouins n’ont pas d’esclaves, mais chez eux les femmes sont traitées comme telles et pis encore. Les jeunes filles sont dès le bas-âge promises et vendues par leurs pères ; elles passent dans la demeure de leur fiancé et y sont élevées suivant les goûts de la famille. Cet usage donne lieu à de grands désordres, car ne se sentant souvent aucune affection pour l’individu dont elles devront partager le sort, elles s’enfuient et provoquent de longues guerres. Souvent une jeune femme se suicide en s’étranglant dans la forêt.

A la mort d’un polygame, on enferme ses femmes dans sa case et comme elles doivent pleurer bon gré mal gré, chaque Pahouin du village vient, à son tour, leur infliger au besoin une bonne bastonnade, leur enfoncer dans le corps des bambous pointus, leur injecter dans les yeux du jus de citron, leur faire endurer toutes sortes de supplices.

La force musculaire constitue uniquement la valeur d’une femme pour ces sauvages. Plus elle est capable de soulever et de porter de lourdes charges, plus elle est belle et recherchée ! C’est assez logique, puisque tous les travaux pénibles doivent lui incomber : culture