Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/145

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des jardins, cueillette des bananes, soins du ménage, etc.

La marche continue de l’Islamisme, entre le golfe de Guinée et le Bas-Niger, est un phénomène curieux à constater. Il y est introduit par les Peuhls que la France a rencontrés au Sénégal, où leurs métis sont appelés Toucouleurs. Les tribus musulmanes des Peuhls se sont infiltrées depuis le commencement du siècle le long du Niger et y ont fondé de grands Etats propagandistes par le fer et le feu, ainsi qu'au VII siècle les soldats d’Omar et d’Othnian. Les Peuhls sont redoutables. A Saint-Louis du Sénégal, il est un dicton fort répandu : « Si l’on introduit une poul (ou fellata) dans une famille, fut-ce comme servante, comme captive, elle devient la maîtresse de la maison. »

Une autre forme de prosélytisme de ces rudes tribus des Peuhls par leurs aloufas ou marabouts, mérite d’être mentionnée ici.

L’aloufa est prêtre et maître d’école tout ensemble. Coiffé d’un turban, chaussé de sandales, drapé orgueilleusement dans son ewon, il porte habituellement des armes : le sabre ou le fusil. Il monte à cheval, escorté d’une suite nombreuse. Un semblable appareil en impose au nègre fétichiste, autant que le maintien grave de l’aloufa ; aussi le nègre se sent-il for-