Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/146

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tement attiré vers la religion de Mohammed. Cette religion flatte sa vanité et ne la contraint, somme toute, à aucune pratique pénible, puisqu’il peut continuer à vivre dans la polygamie.

Maître d’école, l’aloufa enseigne à lire et à écrire les lettres de l’alphabet arabe et quelques versets du Koran… Comme prêtre, il s’attache à faire haïr tout ce qui n’est pas l’Islam. Le païen ne ferme pas les yeux à la lumière de parti-pris. Le musulman, au contraire, a la résolution absolument arrêtée de repousser toute doctrine étrangère à celle qu’il professe ; il n’examine et n’écoute même pas…

Il est aisé de comprendre quel obstacle énorme l’Islamisme oppose à la propagation du Christianisme, partout où il a une influence prépondérante. Chaque jour, il fait des progrès nouveaux : les chefs païens, alors même qu’ils ne sont pas mahométans, laissent les aloufas prendre sur leur esprit un énorme ascendant.

En voici la preuve :

Quand Clapperton débarqua, en 1825, dans la lagune de Lagos[1], il ne trouva en fait de musulmans que les étrangers de passage, quelques négociants « qui se contentaient de la mosquée par excellence, la voûte du firma-

  1. Port et capitale du petit royaume de ce nom, Côte des Esclaves (Afrique Occidentale). Protectorat Anglais.