Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/152

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ger, qui donc êtes-vous ? et d’où venez-vous ? »

« Deux femmes avaient été tuées la veille pour avoir essayé de détacher leurs courroies. Le chef avait dit à tous les captifs qu’il leur en arriverait autant s’ils cherchaient à s’évader. Une malheureuse mère, ayant refusé de prendre un fardeau qui l’empêchait de porter son enfant, vit aussitôt brûler la cervelle du pauvre petit. Un homme, accablé de fatigue et ne pouvant plus suivre les autres, avait été expédié d’un coup de hache. L’intérêt, à défaut d’humanité, aurait dû prévenir ces meurtres, mais nous avons toujours vu que dans cet affreux commerce, le mépris de la vie humaine et la soif du sang parlaient plus haut que l’intérêt personnel.

« Quatre-vingt-quatre esclaves, femmes et enfants pour la plupart, furent ainsi délivrés. On leur dit qu’ils étaient libres et qu’ils pouvaient aller où ils voudraient, ils aimèrent mieux rester avec nous.

« Nous partîmes le lendemain matin pour le village de Soché avec nos libérés, les hommes portaient gaiement les bagages. Ayant si bien commencé, nous ne pouvions faire la chose à demi, huit autres captifs rencontrés sur notre chemin furent donc mis en liberté. A la nouvelle de notre approche, des marchands qui se