Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/17

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« Quant à la population des grands harems elle se recrute parmi les esclaves achetées toutes jeunes, de sept à dix ans au plus. Ces grands harems sont la propriété de femmes, vraies maisons d’éducation d’où sortent les sujets qui sont répartis dans les harems privés.

« Leur éducation est soignée en raison de leurs aptitudes ; les laides sont élevées pour être servantes ; on apprend aux jolies tous les talents d’agrément et d’utilité, sans oublier le français ni le piano.

« Les filles du Sultan sont de très bonnes musiciennes.

« Ces esclaves sont bien traitées ; c’est l’intérêt de la Hanoum qui dirige ces sortes d’établissements, dont elle est propriétaire. Elle ne vend pas les jeunes sujets, elle les place au mieux de ses intérêts et des leurs dans tous les harems, depuis celui du Sultan jusqu’à ceux des fils de famille, auxquels leur mère donne une esclave le jour de leur fête.

« On sait d’où viennent les noires, mais d’où viennent les blanches depuis que la Russie s’est emparée successivement des pays qui pouvaient les fournir ?

« Aujourd’hui, parmi les États avec lesquels confine l’Empire Ottoman, il n’en est qu’un où l’esclavage ne soit pas aboli, c’est la Perse. Il