vivant de dessous un tas de cadavres. Au lieu d’être rasé comme tous les Musulmans, il portail les cheveux tressés en casque, comme ceux des femmes, et à la mode bambara ; on lui avait attaché les coudes derrière le dos, de manière à lui disloquer en partie les épaules. Il était debout dépouillé de tout vêtement ; un Sofa accroupi, se tenait par derrière. Il regardait de tous côtés d’un air inquiet, quand Ali Salibé, en grand honneur à Ségou et qui alors était bourreau en titre, homme athlétique, à la figure bestiale et à l’œil féroce, s’avança derrière lui et d’un seul coup de sabre fit voler sa tête ; le corps tomba en avant, deux longs jets de sang s’élancèrent du col ; quelques convulsions agitèrent encore ce qui avait été un homme, et pendant qu’Ali essuyait son sabre dans l’herbe avec un calme atroce, tout mouvement cessait.
« Le lendemain, le jour paraissait à peine que toute l’armée se transportait dans les broussailles pour en finir. On y trouva les Bambaras sans défense et on en fit une horrible boucherie. Une bande de quatre-vingt-dix-sept, espérant peut-être dans la clémence des vainqueurs, posa les armes et sortit d’une broussaille en criant (toubira) pardon !
« Ils furent aussitôt conduits à Ahmadou, entre des rangs pressés de Sofas.