Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/180

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aux chevaux et qui fait qu’on les surmène. « C’était, écrit mistress Hore, un spectacle horrible que toutes ces figures grimaçantes et parcheminées. Elles évoquaient l’image des souffrances sans nom liées au système diabolique de la traite. Je ne veux pas revenir sur un sujet si rebattu ; mais ma conscience me commande de crier à tous ceux qui peuvent m’entendre : il se passe aujourd’hui, au centre de l’Afrique, les mêmes horreurs qui se passaient à la côte il y a cinquante ans ; les Arabes et les aventuriers de toutes les nations, qui se livrent à la traite des nègres, ont reculé le théâtre de leurs opérations. »

Nos lecteurs supposent peut-être que ces lignes ont été publiées il y a déjà longtemps ! Erreur ! L’ouvrage de mistress Hore : Au lac Tanganyika dans une chaise roulante, a été publié à Londres, en 1887, c’est-à-dire depuis trois ans seulement !

Les Touareg[1], peuples voilés et nomades,

  1. Les Touareg ont assassiné, ou fait périr, successivement MM. Journaux-Duperré et Joubert en 1879 ; puis le colonel Flatters et la plupart de ses compagnons.
    Au mois de mai 1890, un de leurs grands chefs, Abd-Er-Rahman-Ben-Hadj-Mohammed-Ben-Ghayamir-Ben-Hadj-Bekir, des Ifossighass-Haggars, passa à Biskra, se rendant à Batna, où il devait conférer avec le général de la Roque. On suppose qu’il voulait conclure un traité de paix et de commerce.