Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/181

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répandus dans les oasis Sahariennes du Ghat et de l’Ahir, pirates et écumeurs du désert, s’occupent toujours de l’élève de l’esclavage, comme au temps du voyage de Barth. Voici les derniers renseignements que nous avons pu recueillir sur leur compte ; c’est un récit d’autant plus authentique qu’il émane du secrétaire de la Société Anti-Esclavagiste. Il s’agit d’un jeune nègre âgé de dix-neuf ans, Ferraghit, ancien esclave racheté par un Père Blanc.

« Un jour, dit Ferraghit, ma mère se rendait avec ma sœur, moi et quelques habitants de notre tribu, à un village voisin de Kaffouan, quand nous nous vîmes tout à coup entourés par des marchands Touareg, qui nous faisaient peur en nous montrant leurs poignards et leurs bâtons. Un nègre, qui était avec nous, s’avisa de crier : « Au secours ! » Il fut immédiatement renversé par terre et tué d’un violent coup de bâton. Un vieillard nègre pris avec nous voulut se défendre, il jeta sur les Touareg une flèche qu’il portait sur lui, mais l’arme s’abattit sans force, et cela ne fit qu’exciter la rage des marchands, qui frappèrent le vieux nègre à coups de poignard et le laissèrent mourir ainsi. Enfin, après avoir tué ceux qui criaient ou qui voulaient se défendre, ces terribles forbans nous emmenèrent tous dans la tribu des Bambas.