Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/205

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moribond parce qu’on veut, avant qu’il expire, lui donner des commissions pour l’autre monde. La victime se renferme bientôt dans un morne silence, et, toutes les cruelles diableries finies, on lui fait sauter la tête.

« Le sang de la victime est recueilli dans une calebasse ; on coupe au cadavre une main que l’on suspend à la porte fétiche ; on détache habilement la peau des reins, que l’on prépare et fait dessécher : elle servira à confectionner un tambour que l’on entendra aux prochaines féticheries. Les caillots de sang, épars çà et là, sont mêlés à de la bouse de vache, et l’on en frotte le sol de la cabane. Quant aux derniers lambeaux de chairs, ils sont traînés et honteusement exposés, devant le palais, à la vue de tout le peuple.

Une nouvelle victime est amenée, c’est celle qui est fournie par le ouatagan. Afin que la vengeance soit plus complète, on a acheté autrefois un homme et une femme de la ville d’Adja, et c’est parmi leurs descendants qu’on choisit toujours la victime qui doit remplacer le ouatagan. C’est un jeune homme qui ignore complètement ce qui l’attend. On le conduit dans la cabane, et, pendant qu’on l’invite à jouer d’une trompette, les exécuteurs le saisissent, lui donnent les commissions d’usage et le renversent sous