Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/284

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« L’époque des Coutumes approchait, et chaque jour on immolait quelques victimes humaines. L’officier en manifesta son mécontentement ; on lui répondit que s’il se plaignait encore, le roi lui ferait sur-le-champ trancher la tête. Les exécutions partielles continuant toujours, notre compatriote se croyant suffisamment renseigné demanda à partir. On lui déclara qu’il en aurait la permission dans quelques jours. Une semaine plus tard, on lui signifia que séjournant en ville il ne pourrait en sortir qu’après la célébration des Coutumes. Enfin, après deux mois d’attente, le moment solennel arriva. Sur une immense plaine, couverte de milliers de spectateurs, le roi entouré de ses officiers était accompagné du lieutenant que l’on avait contraint d’assister à la cérémonie. 3,000 esclaves et 3,000 bœufs ou moutons étaient rangés sur deux lignes, alternativement un homme et un animal. Le roi se promena quelques instants au milieu de cette allée vivante ; puis, faisant un léger signe avec son bâton royal, les 6,000 têtes tombèrent. Les guerriers se précipitèrent sur les victimes et mangèrent la chair pantelante des animaux. »

Lorsque le roi n’a pas de captifs pour les Coutumes, il opère une razzia chez ses voisins, comme en 1889, alors que les 27 et 28 mars.