Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/288

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rées de cicatrices en forme de boutons ronds.

Le nombre des femmes que chacun des habitants de l’Ibô possède est variable, illimité, puisqu’il dépend de la fortune personnelle. Toute femme achetée par un Ibô devient aussitôt son esclave, doit se plier à tous ses caprices, à toutes ses volontés, vaquer avec ses compagnes aux soins du ménage, etc. L’arrivée d’une nouvelle épouse cause une véritable joie aux autres femmes qui auront d’autant moins à travailler qu’elles seront plus nombreuses. « C’est là, dit Burdo. une conséquence originale de la polygamie entendue comme l’entendent les noirs. »

Revenons encore un moment chez Kassongo, chef suprême de l’Ouroua. Ce tyran, comme ses prédécesseurs et probablement comme ses successeurs aussi, s’arroge un pouvoir et des honneurs divins. Outre sa première épouse et son harem, il prétend avoir des droits sur toutes les femmes qui peuvent lui plaire. Parmi ses épouses, il n’a pas seulement ses belles-mères, ses tantes, ses nièces, ses cousines, ses sœurs, il a, chose horrible, plus horrible encore, ses filles ! Voilà à quel degré d’abomination, de dégradation, de bestialité, conduit la luxure ainsi que le manque absolu de religion !

Comme meubles de chambre à coucher, Kas-