Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/289

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songo, selon la tradition, n’a que les femmes de son harem. Quelques-unes de ces malheureuses, posées sur les mains et sur les genoux, forment la couchette et le sommier ; d’autres, étendues à plat sur le sol, servent de tapis !…

« Aucun village, dit Cameron, n’est assuré contre la destruction, l’exemple suivant en est une preuve. Un chef était venu lui-même apporter le tribut annuel. Kassongo se montra satisfait ; en témoignage de son contentement, il dit au chef qu’il voulait le reconduire et voir ses administrés.

« Ils partirent ; le roi demeure bienveillant pendant toute la route ; mais, à peine a-t-on aperçu les premières cases que des soldats entourent la place ; le chef est saisi et, à la nuit close, se voit contraint par les gens de Kassongo de mettre le feu au village ; après quoi il est massacré.

« Les malheureux habitants, qui, fuyant l’incendie, se précipitaient dans la jungle, y trouvèrent une embuscade. Les hommes furent tués, les femmes allèrent grossir les rangs des esclaves du harem. »

Les négresses du Kordofan sont faites comme la Vénus de Milo ; elles ont les traits purs et réguliers ; de grands yeux pleins de flamme voilée ; le teint noir mat ; l’attitude