Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/318

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est une grande place de commerce, servant de point de réunion aux Djellabas et aux Baggaras, qui y possèdent même des demeures permanentes. C’est l’entrepôt où les grands trafiquants d’esclaves du Darfour et du Kordofan s’approvisionnent de bétail humain. C’est un marché libre, d’où les négociants envoient, sans crainte, leurs cargaisons vivantes sur tous les points qui leur conviennent.

Delgaouna, sur la montagne de ce nom et vers la rivière Biri, affluents du Bahr El Arab, à six journées de marche au sud-ouest de Chekka, est un dépôt très fréquenté par les marchands d’esclaves.

A Figuig, oasis située entre le Marok et l’Algérie, au nord du Sahara, les nègres valent de 150 à 200 francs ; une belle négresse de 200 à 400. Les négresses sont très estimées au Marok et préférées aux femmes blanches, surtout aux épouses légitimes.

L’un des plus anciens comptoirs du Dar-Fertite est le Dem Goudyou, dont le nombre des cases dépasse deux mille. Le nom de Fertite, employé par les Darfouriens et les Baggaras pour distinguer l’ensemble des tribus Kredies de la nation des Nyams-Nyams, est appliquée tous les païens qui vivent au sud du Darfour.

« Le marché d’esclaves qui se tient à Igbe-