Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/353

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esclaves avec moi et que vous avez délivrées n’était pas Soudanienne, mais blanche, fille d’homme et de femme libres. Quelle sécurité y a-t-il pour moi ici ? Alors même que j’étais chez votre janissaire, sous votre protection directe, Mohammed Raouff a fait tout ce qu’il a pu pour me reprendre chez lui.

« Pour ces raisons, j’ai l’honneur de vous prier de vouloir bien faire demander à M. le Consul de la Grande-Bretagne à Tripoli, s’il est possible, d’après les indications qui précèdent de retrouver mon fils Mohammed, mulâtre, fils de Mohammed Etourki, qui demeurait dans la Zencal-el-Khokha ; je l’ai laissé en âge de jeûner et il doit avoir maintenant au moins vingt-deux ans. Si on le retrouvait, je ferais alors tout mon possible pour aller le rejoindre, soit qu’il paie mon voyage, soit que, par mon travail ou par la charité publique, je parvienne à me procurer l’argent nécessaire.

« Votre très dévouée servante, Zina Hawsawia, demeurant chez Fatma Bernawia, maison Sad Ben Abid, quartier Bab-Sadoun, Tunis. »

« La lecture de cette lettre me suggère deux réflexions, ajoute un correspondant de l’Avenir algérien :

« La première, c’est que cette société tunisienne est une bien étrange société musulmane ;