Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/354

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car, à en juger par cet indice qui nous en est si heureusement révélé, on ne s’y fait guère scrupule de violer le plus sacré des droits de l’homme, du musulman, la liberté.

« L’esclavage, chez les Musulmans, est soumis à un code extrêmement détaillé, dont il suffira de citer deux dispositions :

« L’une, c’est que le Musulman est naturellement libre, et il est bien étrange que Khayra, la compagne de l’auteur de cette supplique, ait pu rester quinze ou vingt ans dans une maison comme esclave, quoique musulmane, née de parents libres et musulmans établis en Tunisie, sans que l’autorité ait été saisie de ce fait abominable.

« L’autre, c’est que l’esclave, c’est-à-dire le captif infidèle, n’est pas entièrement et sans restriction la chose de son maître, et qu’il suffit notamment que la femme esclave ait un enfant de lui pour qu’elle soit affranchie ipso facto, le jour où il meurt. Ainsi Zina était libre aussi. Sur trois esclaves que le plus grand des hasards permet de découvrir chez ce richard Tunisien, où le plus profond mystère régnait jusqu’alors, comme on va voir, deux étaient détenues en contravention à la loi religieuse elle-même.

« Et mon autre réflexion, c’est qu’il est bien