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Les Monat’s Hefte de Brunswick, signalaient, au mois de janvier dernier, une singulière contradiction.

Il s’agissait de l’histoire de la Society for propagating Christianity ; M. Gerhard Rohlfs, l’éminent explorateur, racontait que cette association respectable entre toutes et composée des plus hauts dignitaires du clergé anglican, tirait autrefois sa principale source de revenus du travail des nègres qu’elle possédait dans les colonies.

M. Gerhard Rohlfs a tort de s’étonner. Ce trait de mœurs est essentiellement britannique. De tout temps, nos voisins d’outre-mer se sont occupés d’abord des affaires temporelles, sauf à faire ensuite place aux questions religieuses. Quand il s’agissait de gagner de l’argent les lanières de cuir tombaient dru comme grêle sur les épaules des esclaves des Indes Occidentales, mais le bénéfice une fois encaissé, c’était le moment d’en faire un usage philanthropique.

Le produit des coups de fouet administrés aux noirs de la Jamaïque servait à évangéliser leurs frères restés sur la côte de Guinée. Des missionnaires, entretenus à grands frais, employaient les revenus des plantations des Antilles à conquérir des âmes à la foi anglicane . et à ouvrir en même temps des débouchés aux