Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/459

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inutiles, au point de vue de la tempérance.

Lord Wivian a exprimé le profond regret du gouvernement britannique de ce que la Conférence s’était arrêtée à un droit d’entrée absolument inefficace à l’égard des boissons enivrantes[1].

Puisque vous êtes si partisans de toutes les mesures tendant à réprimer la débauche, l’ivrognerie et les vices qui en sont les tristes conséquences, songez donc un peu. Messieurs les Anglais, à l’opium avec lequel vous empoisonnez les Asiatiques ; vous pourrez ensuite faire plus facilement montre de pudeur.

C’est toujours l’éternelle histoire de la paille et de la poutre !

« L’œuvre que vous allez entreprendre, disait un orateur des premiers jours, est désintéressée, car elle ne comporte pas même la gratitude de ces races opprimées et décimées avec la plus révoltante barbarie, dont vous avez mission d’organiser le salut et qui, inconscientes du bien que veulent et peuvent leur faire des frères qu’elles ne connaissent pas, recevront la délivrance sans savoir d’où elle leur vient, sans pouvoir payer de reconnaissance leurs bienfaiteurs[2]. »

  1. Protocole XVI, séance du 24 mai 1890.
  2. Protocole Ier, séance du 18 novembre 1889.